Intimidation
L’intimidation nous préoccupe tous. Bien que ce ne soit pas un phénomène nouveau, nous en parlons de plus en plus et il est important d’agir. C’est pourquoi les intervenants de Mesures Alternatives des Basses-Laurentides ont décidé d’en faire le sujet pour le mois de mars. De plus, nous vous invitons à prendre connaissance du programme de prévention sur l’intimidation que nous avons mis en place pour le personnel enseignant et non enseignant ainsi qu’aux intervenants en lien avec des enfants et des adolescents. Pour en connaître davantage, nous vous invitons à aller dans l’onglet formation de notre site.
Par ailleurs, depuis plusieurs années, nous proposons aux élèves de 5e et 6e années, un atelier d’environ une heure sur le sujet. Les objectifs sont :
• Permettre aux jeunes d’identifier les conséquences vécues à court, moyen et long terme par les personnes victimes et leur entourage;
• Les amener à réfléchir aux torts que leurs gestes peuvent causer à autrui;
• Dénoncer l’intimidation s’ils en sont victimes ou témoins;
• Permettre aux jeunes de nommer et reconnaître des situations d’intimidation;
• Identifier des pistes de solutions afin d’enrayer l’intimidation.
Il est aussi possible pour nous de faire une intervention bien précise avec un groupe d'intimidateurs. L’objectif
principal étant d'amener les intimidateurs (leader et complices) à parler de l’intimidation et de ses manifestations afin qu’ils puissent éventuellement faire des choix éclairés sur la situation et sur les gestes qu’ils posent.
Il y a une différence entre être victime d’intimidation et être au centre d’un conflit. Contrairement à une dispute isolée, l’intimidation est principalement marquée par la répétition des gestes posés à l’endroit d’une autre personne et l’intention de causer du tort à celle-ci. De plus, il y a une inégalité marquée entre les personnes impliquées. Les gestes posés blessent la personne victime d’intimidation. Il existe différentes formes d’intimidation :
· L’intimidation physique;
· L’intimidation psychologique ou verbale;
· L’intimidation sociale;
· La cyberintimidation, via les réseaux sociaux ou les messages textes;
· L’intimidation non verbale ou écrite;
· L’intimidation à caractère sexuel.
Le site internet de Jeunesse, j’écoute nous brosse un portrait imagé des différents types d’intimidation.
Par ailleurs, l’intimidation touche tout le monde, de près ou de loin. Les enfants, les adolescents, les parents, les témoins, les victimes et les intimidateurs, en plus de tous les acteurs pouvant faire arrêter les gestes blessants et destructeurs.
Le site internet Jeunesse, j’écoute offre différentes façons de réagir. On en a fait un résumé pour que tu puisses savoir quoi faire si :
* Tu es victime d’intimidation?
· Reste calme. Respire.
· Dis à la personne qui t’intimide de te laisser tranquille.
· Éloigne-toi et rends-toi dans un endroit sécuritaire.
· Parles-en à un adulte en qui tu as confiance. En parler à quelqu’un c’est se protéger du danger. Ce n’est pas la même chose que stooler.
Il est désagréable d’être la cible d’intimidation. Il est aussi possible que tu te sentes triste, impuissant ou que tu aies peur. Il y a toujours quelque chose que tu peux faire pour améliorer la situation et ce, même si ce n’est qu’un petit geste. Il ne faut pas que tu oublies qu’être victime d’intimidation n’est jamais acceptable. Tu n’as pas à vivre cela. Tu as le droit d’être toi-même sans craindre de te faire intimider.
* Tu es témoin d’intimidation?
Les personnes qui sont témoins peuvent aider à mettre fin à l’intimidation. Par contre, elles sont souvent effrayées ou bien elles ne savent pas quoi faire. Si tu es témoin, rappelle-toi que tu peux aider.
· Sois ami avec ceux qui sont victimes d’intimidation.
· Éloigne-toi.
· Demande de l’aide à un adulte.
· Demande à la personne qui se fait intimider de te rejoindre et aller plus loin ensemble.
· Encourage la personne intimidée à en parler.
N’oublie pas que tu peux aider à mettre fin à l’intimidation. Poser ces gestes d’aide fait de toi un bon ami et démontre que tu es courageux. Rappelle-toi que d’en parler, ce n’est pas stooler. On stoole pour causer des problèmes à quelqu’un. On dénonce l’intimidation dans le but de régler la situation. Se battre pour défendre quelqu’un ne fait qu’empirer les choses. Si tu utilises les bons mots, tu seras beaucoup plus utile.
* Tu as intimidé quelqu’un?
· Parle à un adulte si quelque chose te tracasse ou te met en colère.
· Ne te laisse pas influencer par les autres.
· Excuse-toi. Si c’est trop difficile de le faire devant la personne, tu peux lui écrire un mot.
· Tu n’es pas obligé d’aimer tout le monde mais tu dois respecter tout le monde.
· Ne pas intimider t’évitera des ennuis.
· Pense à comment tu te sentirais si on t’intimidait.
Parfois on peut dire des choses blessantes pour se venger de quelqu’un qui nous a fait mal. Vouloir se venger est une réaction naturelle, mais ça ne fait qu’empirer les choses. Plutôt que de blesser l’autre à ton tour, respire et éloigne-toi. Évite les problèmes!
«Un élève est intimidé lorsqu’il est exposé de façon répétitive à des actions négatives de la part d’un ou plusieurs élèves. Une action négative peut se définir par différentes situations au cours desquelles un élève ou un groupe d’élèves inflige intentionnellement un malaise à un autre élève, que ce soit de manière physique, verbale ou psychologique. Il s’agit d’intimidation uniquement dans le cas où il existe un déséquilibre dans le rapport de force
entre les deux individus.» - Dan Olweus, 1993
Au secondaire, l’intimidation existe même si personne ne mérite d’en être victime. C’est un comportement qui peut être agressif, mais qui est toujours négatif puisqu’il vise à atteindre l’autre personne de façon intentionnelle. Ça fait mal, ça fait peur, ça humilie…
Il existe différentes formes d’intimidation :
* L’intimidation physique, c’est comme pousser, frapper, faire tomber, etc.
* L’intimidation psychologique ou verbale englobe les commentaires blessants, les insultes, les menaces, les surnoms, les moqueries déplaisantes et gênantes, etc.
* L’intimidation sociale réunit les situations où une personne se fait exclure d’un groupe, se fait rejeter, se fait ignorer, où des rumeurs sont répandues sur elle, etc.
* L’intimidation discriminatoire vise une personne sur les différences qu’elle peut avoir. Par exemple, son orientation sexuelle, son origine ethnique, son identité sexuelle, son appartenance religieuse, son apparence physique.
Certains vont dirent que ce sont des blagues ou que c’est juste une chicane passagère. Peu importe ce que les gens pensent, ce n’est pas de ta faute si tu es victime d’intimidation. Il est normal que tu vives une panoplie d’émotions ou que les émotions vécues varient d’une personne à l’autre. Le site internet de Jeunesse, j’écoute cible les principales émotions (inclure un lien pour le site internet à l’onglet des émotions vécues en cliquant dessus) qu’il est possible de vivre lorsque tu es victime d’intimidation.
Sache qu’il est possible de faire quelque chose.
* N’attends pas que la situation empire, affirme-toi. Il est difficile de rester calme devant ça, mais te mettre en colère pourrait envenimer les choses.
* Reste avec des amis sur qui tu peux compter. Il est plus difficile d’intimider un groupe qu’une personne seule et il sera plus facile de vous défendre à plusieurs.
* Ne reste pas silencieux, dénonce l’intimidation. Sache que ça ne veut pas dire stooler, tu permets d’arrêter la situation d’intimidation dont tu es victime. Se défendre soi-même parfois ne suffit pas.
* Si tu te sens en danger, appelle la police.
Près de 9 étudiants sur 10 ont déjà été témoins d’intimidation. La plupart mentionnent ne pas savoir quoi faire, ou avoir peur d’être la prochaine victime… Malheureusement, ne rien faire ou ne rien dire c’est comme dire que tu acceptes ce qu’ils font. Et si tu ris, tu empires la situation et le sentiment d’humiliation et de détresse de la personne victime.
Savais-tu que très souvent, l’intimidation cesse dans les 10 premières secondes quand les témoins interviennent auprès de l’intimidateur? C’est comme leur dire que tu n’es pas d’accord avec leurs actes et leurs paroles et ainsi aider les victimes à s’en sortir. Les jeunes ont plus d’impacts que les adultes (parents, professeurs, direction) sur les autres jeunes.
En tant que témoin, tu as beaucoup de pouvoir. Le site internet moijagis.com te propose de devenir un héros
ordinaire! Voici comment :
* Tu peux créer une diversion pendant la situation en mentionnant qu’un surveillant s’en vient.
* Tu peux démontrer ton désaccord en le mentionnant ou en quittant l’endroit et en invitant les autres témoins à faire de même.
* Tu peux rappeler à l’intimidateur qu’il se met dans le trouble en agissant ainsi. Si tu es à l’aise, tu peux prendre l’intimidateur à part et lui demander ce qui se passe. Fais-lui savoir que tu n’acceptes pas son comportement.
* Tu peux fournir une porte de sortie à la personne victime d’intimidation en la motivant à quitter les lieux avec toi, ou en inventant une raison.
* Tu peux soutenir la victime après la situation et vérifier si elle se sent bien.
* Tu peux en parler à un adulte à l’école ou à quelqu’un en qui tu as confiance si tu ne te sens pas à l’aise d’intervenir toi-même. L’important c’est de faire quelque chose puisque tu fais partie de la solution.
Parfois, même sans s’en apercevoir, une personne devient un intimidateur. En effet, il est possible dans la vie de ne pas aimer certaines personnes qui nous entourent. Par contre, ça ne te donne pas le droit d’être méchant avec elles. L’intimidation n’est pas uniquement le fait de traiter de noms une personne, de la taquiner ou de lui faire mal physiquement. L’intimidation peut se voir sous une forme indirecte, par exemple, parler dans le dos d’une personne, lui créer une fausse réputation en répandant des rumeurs à son sujet ou encore l’ignorer lors d’une activité de groupe.
Souvent l’intimidateur a été lui-même victime d’intimidation par le passé. Cependant, ce n’est pas une façon de s’en sortir! Au contraire, il montre aux autres qui l’entourent que c’est un moyen acceptable de se venger ou de se sentir plus fort que les autres. Pourtant, il devrait se mettre dans la peau de la personne victime en pensant aux conséquences qu’il a lui-même vécues.
L’intimidateur est un leader négatif face à un groupe. Il en ressent du pouvoir. En réalité, l’intimidateur est généralement une personne qui a de la difficulté à gérer sa colère, qui a une faible estime de lui et qui a du mal à s’intégrer à un groupe. Il doit apprendre à utiliser son rôle de leader de manière positive. Il pourrait devenir lui-même défenseur des personnes intimidées. Plusieurs moyens existent afin d’aider une personne à contrôler son agressivité, ses frustrations ou encore à changer son attitude qui l’aidera à mieux s’introduire dans un groupe sans user d’intimidation. En admettant que tu as un problème, tu franchis une première étape vers le changement de tes comportements. Tu peux aller chercher de l’aide auprès des intervenants de ton école, en parler à tes parents ou utiliser une autre ressource.
Si tu n’agis pas pour changer ta manière de réagir aux situations et que tu continues d’intimider les autres, tu t’exposes à plusieurs conséquences. En effet, il est illégal d’intimider quelqu’un sous toutes ses formes. L’intimidation et la violence sont inacceptables dans notre société. L’utilisation de la violence, proférer des menaces, avoir l’intention de forcer une autre personne à faire quelque chose, communiquer de façon répétée avec quelqu’un en ayant l’intention de lui faire peur, de la harceler, de publier des informations qui peuvent nuire à la réputation sont tous des exemples de délits punissables face à la justice. Il ne faut pas oublier qu’il existe aussi une Charte des droits et libertés de la personne qui est en vigueur au Québec. Elle stipule que toute personne a le droit à sa religion, qu’il doit être respecté, peu importe son sexe, son origine ethnique, son orientation sexuelle et ses handicaps physiques ou intellectuels.
C’est le droit de chacun de se faire traiter avec respect et de se sentir en sécurité!
Depuis quelques années, l'intimidation a beaucoup attiré l'attention, car les gens ont compris à quel point elle pouvait affecter les enfants et les adolescents. On a aussi compris que les conséquences pouvaient être désastreuses. Tous les adultes, y compris les parents, devraient parler ouvertement d'intimidation avec les enfants et les adolescents dont ils ont la charge.
En tant que parent, une question nous vient en tête :« Que dois-je faire si mon enfant est victime d’intimidation? »
Tout d’abord, il est important de l’ÉCOUTER attentivement. Il est déjà assez difficile pour lui de se dévoiler, laissons-le s’exprimer. Soyez attentif, sans donner de conseils, sans dramatiser, sans banaliser, ni émettre de jugement de valeur concernant l’enfant et son agresseur. En plus des faits, aidez-le à exprimer ses émotions et ses pensées.
Voici quelques questions clés :
· « C’est vraiment dommage ce qui t’arrive, raconte-moi comment c’est arrivé. »
· « Oui, ça dû être vraiment difficile. Comment te sentais-tu? »
· « Et maintenant, comment te sens-tu? As-tu peur qu’il recommence? »
· « C’est correct de pleurer, moi aussi j’aurais beaucoup de peine si ça m’arrivait. »
Lorsque l’enfant s’est vidé le cœur et qu’il va un peu mieux, il faut revenir sur la situation. Il est essentiel de PRENDRE
POSITION contre la violence et d’exprimer clairement qu’il est inacceptable de tolérer que des gens lui fassent mal, même verbalement. Il est judicieux de le rassurer en lui disant qu’on trouvera une solution ensemble pour que ça
cesse.
Par ailleurs, il s’avère tout aussi important d’ANALYSER la situation avec lui. C’est-à-dire, d’évaluer la gravité du geste,
vérifier si c’est une situation isolée ou non, ainsi que le type d’intimidation dont il est victime. On peut aussi discuter de comment l’enfant a réagi et comment il va régler la situation sans utiliser de violence à son tour.
D’autre part, aidez l’enfant à faire la part des choses. Aidez-le à différencier une querelle d’une situation d’intimidation, une blague d’une moquerie, un ami qui ne veut pas jouer avec lui aujourd’hui d’une personne qui le rejette, etc.
Dans les cas de violence physique et de taxage, il est important d’appeler à l’école pour clarifier la situation et pour cela cesse. À la lumière de vos discussions avec ces gens, posez-vous la question POURQUOI est-il victime de ce type de violence ? Par la suite, mettez en place un plan d’action en fonction des besoins de l’enfant. Il peut être pertinent qu’un plan d’intervention soit fait dans l’établissement scolaire.
En tant que parent, il est tentant de défendre nous-mêmes notre enfant ou de faire des démarches à sa place. Toutefois, il est préférable de redonner le pouvoir à l’enfant en l’impliquant dans les décisions et en favorisant qu’il exprime son point de vue.
* Apprenez-lui à SE DÉFENDRE SANS VIOLENCE. Suggérez à l’enfant d’avoir une attitude plus ferme. Par exemple, si l’autre le bouscule, d’arrêter ce qu’il fait. De regarder l’autre dans les yeux sans dire un mot. De lui montrer que ce qu’il lui dit ne l’impressionne pas du tout. Finalement, retourner à son activité calmement EN FAISANT LE CHOIX DE NE PAS RÉAGIR.
* L’enfant peut choisir de s’affirmer sur un ton calme et ferme. S’il est en colère, il est primordial de prendre le temps de se CALMER et de se préparer à ce qu’il veut dire. Il est à privilégier de nommer ce qui le dérange en PARLANT AU « JE ». Ensuite, nommer ses émotions et, finalement, dire ce qu’il veut et mettre une limite claire. Voici un exemple :
« Julie, je ne trouve pas ça drôle quand tu me dis …. Tu le fais souvent et je suis tanné. Ça me blesse et j’ai l’impression que tu ris de moi. Je veux que tu m’appelles par mon nom à l’avenir, OK? »
* Si les deux stratégies précédentes ne fonctionnent pas ou si l’attaque est plus importante, prendre un ton très ferme pour dire à l’agresseur d’arrêter. Vous pouvez l’aider à préparer des phrases courtes qui ont de l’impact, par exemple :« Fiche-moi la paix! », « Va-t’en! » Ensuite, de tourner les talons et rejoindre ses amis calmement, la tête haute avec une attitude de gagnant.
* Si ça ne fonctionne pas, aller voir un adulte et dénoncer l’intimidation dont il est victime.
Il est connu que les intimidateurs s’en prennent aux autres enfants plus timides ou isolés. Il est intéressant de lui enseigner des habiletés de prises de contact avec les autres. Encouragez-le à inviter des amis à la maison. Avoir des alliés à l’école permettra à l’enfant de se sentir moins vulnérable et il aura tendance à s’affirmer.
Ce qui caractérise la cyberintimidation est l’utilisation des technologies pour intimider les autres. Que ce soit en affichant des photos ou des vidéos embarrassantes, d’envoyer des textos ou des courriels menaçants, de rabaisser quelqu’un avec qui on clavarde, etc. C’est tellement commun et facile d’intimider sur Internet. Cela ne veut surtout pas dire que c’est acceptable. C’est d’ailleurs beaucoup plus dévastateur puisque c’est anonyme, accessible facilement et que ça se répand vite. Tu peux être victime de cyberintimidation partout où il est possible de se connecter sur Internet, ce qui veut dire que tu ne te sens en sécurité nulle part, pas même chez toi.
Par contre, il est possible de faire quelque chose afin d’enrayer cette forme d’intimidation totalement inacceptable. Il peut être tentant de répliquer aux insultes et aux messages blessants. Par contre, cela ne fait que donner plus de pouvoir à la personne de l’autre côté de l’écran. Accumule les preuves, n’efface rien et fait des captures d’écran si les propos se trouvent sur des réseaux sociaux. Bloque les numéros ou l’expéditeur des messages. Parles-en à quelqu’un en qui tu as confiance, ne reste pas isolé avec tout cela. Les menaces sont inacceptables et tu peux contacter la police si tu sens ta sécurité mise en danger. Personne ne mérite d’être victime de cyberintimidation. Le site internet de Jeunesse, j’écoute décris étape par étape ce qu’il faut faire pour bloquer une personne. Permets-toi de faire cesser ces abus gratuits sur les réseaux sociaux.
Mars 2013